• La France tranquille d'Olivier Bordaçarre

    La France tranquille d'Olivier Bordaçarre

     

     

    Les nogentais piétinaient dans les allées, la main agrippée au cabas ou au hariot à rouleetes, le sac en bandoulière prudemment coincé sous le bras. Une charge invisible semblait peser sur les épuales des plus vulnérables, on lorgnait autour de soi, avec plus ou moins de discrétion. On se retournait sur l'étranger, le nouveau, l'inconnu, le mal peigné. (...) 

    (...) Le véhicule de service quitta la gendarmerie vers 5 h 10 sous un crachin vicieux. Quelques travailleurs locaux, trop heureux de pouvoir encore pointer, même le dimanche, gagnaient leurs entreprises, celles qui avaient résisté à la concurrence libre et non faussée. Les banques, elles, pionçaient sur leur magot.

    (...) C'est que, sous ses airs de matronne abattue, elle était lucide, Nicole Bartavel. Inutile d'être prix Nobel d'économie pour constater, dans la zone industrielle par exemple, les dégâts d'un régime de fous. Ni d'être un militant des causes humanitaires pour respirer à pleins poumons le sang frais des miséreux sur les mains des dirigeants de la planète. Plutôt que sauver les Bartavel, ceux qui avaient transformé le monde en déchetterie préféraient renflouer les banques. (...)

    11 octobre

    Malgré les événements et la chape d'angoisse qui recouvrait la ville, ce 11 octobre retait jour de marché. Sur la place, au bout de la rue Molière, une foule en camaïeu de gris se mouvait rapidemment entre les étalages de la halle aux bestiaux.

     

     


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